Hicham Mansouri avec Rachid Tarik et Maati Monjib.
INVITATION
Nous constatons depuis quelques années la création de supports qui ont pour vocation de mener des campagnes de presse et des attaques ad hominem contre des militants politiques ou des activistes de la société civile. Pour arriver à leurs fins, ces plateformes instrumentalisent des événements et des faits et n'hésitent pas à fabriquer des informations de toutes pièces ou à porter de fausses accusations des plus grossières et des plus absurdes. Dans la plupart des cas, il est facile de voir que les "auteurs" ont eu accès à des détails et à des documents sur la vie privée des personnes visées que seuls les services spécialisés peuvent détenir.
L’Association marocaine des Droits humains (AMDH), La Ligue marocaine de défense des Droits humains, des militants des droits humains, des journalistes et des hommes de loi, ont décidé d'organiser, en présence d'invités du Maroc et de l'étranger, un colloque d'une journée sur ce phénomène pour tenter de l'analyser et d'examiner les moyens d'y mettre fin, dont le thème est:
LA PRESSE ENTRE INFORMATION ET DIFFAMATION
Vous êtes cordialement invités à y assister
Mercredi 25 janvier 2017
à partir de 10H
au CLUB DES AVOCATS
6, RUE DE L'AFGHANISTAN
RABAT
Programme de la journée
9H30 : Conférence de Presse
10H30 : Ouverture du Colloque
12H30 : Interruption pour le déjeuner
15H00 : Reprise du colloque
Entrée libre dans la limite des places disponibles
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PRESENTATION DU COLLOQUE
"Les médias du Maghreb entre information et diffamation"
Rabat, Mercredi 25 janvier 2017
I - Contexte :
Nous constatons depuis quelques années qu'il y a de plus en plus de supports qui n'ont pour d'autre vocation que des campagnes de presse et des attaques ad hominem contre des militants politiques ou des activistes de la société civile, pour nuire à leur réputation, salir leur image à l'intérieur et dans le monde, limiter leur influence sur l’opinion publique et les isoler de la société. Pour arriver à leurs fins, ces plateformes instrumentalisent des événements et des faits et n'hésitent pas à fabriquer des informations de toutes pièces ou à porter de fausses accusations des plus grossières et des plus absurdes. Dans la plupart des cas, il est facile de voir que les "auteurs" ont eu accès à des détails et à des documents sur la vie privée des personnes visées que seuls les services spécialisées peuvent détenir. Certains supports ont été jusqu’à diffuser des appels à la violence ou même à l’incitation au meurtre.
En usant de ces méthodes immorales, ces médias et leurs commanditaires veulent réduire leurs cibles au silence.
Ces méthodes ont déjà fait l'objet de dénonciations notamment par l’association Freedom Now dans un rapport en 2014 et par l’Association des Droits Numériquesdans son rapport "Les yeux du pouvoir" ainsi que par la Fédération internationale des Droits de l’Homme au cours de son dernier congrès en (août 2016).
L'Association marocaine des droits humains (AMDH), la Ligue marocaine des Défenseurs des Droits humais (LMDDH) des militants des droits de l'homme, des journalistes et des hommes de loi, réunis à Rabat, ont décidé d'organiser un colloque international sur ce thème pour tenter de l'analyser en profondeur et d'examiner les moyens de l’affronter et d’en limiter l’impact. Le thème général choisi est "Le Pouvoir, la presse et la société : Dangers de l’instrumentalisation de la presse, Normes professionnelles et Limites de la liberté de la presse".
II - Objectfs :
Les objectifs du colloque sont :
1. Rappeler la véritable mission des médias et de la presse, la responsabilité sociale qui leur incombe pour la sensibilisation et l’éducation citoyenne, dont le suivi de la chose publique et l’observation continue des gouvernants par la diffusion d'informations pertinentes, vérifiées et sourcées.
2. Dénoncer les pressions sur les femmes et les hommes des médias et atteintes à leur indépendance, leur crédibilité et leurs convictions.
3. Mettre en lumière la réalité de la répression actuelle des médias au Maroc et ailleurs.
4. Analyse, historique et dimensions de cette fausse presse.
5. Présentation d'expériences similaires ailleurs que dans la région, y compris celles où ce phénomène a fini par être vaincu.
6. Moyens de protection des personnes visées, lois existantes, d'autres formes de riposte possibles .
III - Date et lieu du colloque :
La date du 25 janvier 2017 a été décidée pour l'organisation du colloque pour coïncider avec la enième comparution devant le tribunal de Première instance de Rabat des sept militants poursuivis dans le procès "Mounjib et consorts" dont les mis en cause sont tous et toute des cibles de choix du journalisme diffamatoire. Cela permettra aux militants et observateurs internationaux qui viendront au Maroc pour assister au procès de participer au colloque.
Le lieu retenu ne manque pas de signification symbolique : Le Club des Avocats de Rabat.
IV - Thèmes abordés :
1°: Rôle des médias en démocratie et la frontière entre liberté d’expression et diffamation
Le débat public portant sur la liberté et la responsabilité dans le domaine des médias et la frontière entre liberté d’expression et diffamation est un sujet sans fin dans les sociétés démocratiques. Généralement il porte sur les rôles de la presse d’investigation et sa mission concernant la mise en œuvre du droit à l’accès à l’information et le respect de la vie privée et les garanties prévues dans les instruments internationaux pour la protection des données personnelles et la vie privée des personnes.
Cet axe vise à informer les participants au colloque sur ces problématiques et répondre aux questions : Où en est ce débat dans les sociétés démocratiques et quels sont les critères spécifiques pour la liberté de la presse en droit et quels sont les critères éthiques du journalisme dans les expériences les plus avancées dans ce domaine ?
2°: Utilisation des médias par les systèmes politiques répressifs contre les opposants, les militants et les intellectuels insoumis.
. Le Maroc a connu l’instrumentalisation par les autorités d’une presse inféodée comme méthode de répression. Tous les régimes répressifs ont recours à des méthodes similaires. Cet axe va aborder les sujets suivants :
a Sur le plan national :
- Quelles sont les caractéristiques de la presse de la diffamation ? Quid de la responsabilité du journaliste ? Quelle place occupe-t-elle dans le paysage médiatique ? Qui la finance et qui la protège ?
- Quel est le rôle des médias officiels (agence de presse, radios, télévisions) dans la répression de la critique de la politique officielle ?
- Quel est son impact sur les victimes et sur le développement des libertés ?
b Sur le plan mondial :
- Quelle est l’étendue du phénomène à travers le monde, est-ce seulement une pratique des États qui ont renoncé à la répression sanglante des opposants sans s’engager dans une vraie démocratie ?
- Quel espace occupe ce phénomène dans les préoccupations des organisations de la presse internationale et dans le mouvement mondial de défense des droits de l’Homme
3° : Les recours juridiques des personnes diffamées par voie de presse.
Le Droit marocain comprend un certain nombre de garanties visant à protéger les victimes de diffamation par voie de presse. Certaines victimes de cette diffamation y ont eu recours. Il y a des experts qui pensent que le recours à la justice est un devoir afin de contribuer à réduire l’impact et l’efficacité de ces méthodes d’oppression. En revanche, d’autres pensent que recourir aux tribunaux est inutile car l’appareil de la justice est tellement soumis au pouvoir politique qu'il protège presque systématiquement les diffamateurs qui lui sont proches.
Les principales questions de cette partie sont :
• Est-ce que l’arsenal juridique et institutionnel comporte des dispositions pour décourager et punir la presse qui pratique la diffamation contre les opposants?
• Est-ce que la justice joue son vrai rôle dans la protection juridictionnelle des droits des personnes physiques et morales qui ont subi la diffamation ou l'intimidation par voie de presse ?
• Quelques exemples de cas soumis à la justice.
4°: Pistes d’action.
La chute de certains régimes autoritaires a fini par démasquer leurs outils répressifs dont l’instrumentalisation des médias. La reconstruction de l’État a donné lieu à des débats sur les moyens de protéger les médias contre ces agissements, à commencer par la dénonciation des pseudo-journalistes qui se spécialisent dans ce domaine.
• Comment immuniser les médias contre cette instrumentalisation ?
• Comment organiser la solidarité avec les victimes ?
• Comment mobiliser les organes et les réseaux mondiaux de défense des droits de l’Homme et de la liberté de la presse dans cette bataille ?
Un débat approfondi autour de ce sujet porte sur les thèmes de la présomption d’innocence, du droit à l’image, de la protection de la vie privée, de la non interférence dans le processus judiciaire sensé être indépendant, l'interdiction de l'incitation à la haine raciale, ethnique et confessionnelle, etc.
Le comité préparatoire,
Rabat, Novembre 2016